Festival du journal intime : une page se tourne

Vous avez peut-être eu l’occasion de découvrir dans la presse, ces derniers jours, des extraits du communiqué des organisateurs annonçant la fin du Festival du journal intime.

Après une 1e édition parisienne en 2018, le festival s’était établi à Saint-Gildas-de-Rhuys dès l’été suivant, la municipalité ayant été séduite par le concept original de l’événement créé par Karine Hoarau-Glavany. A l’époque, c’est dans le cadre verdoyant du jardin du presbytère et à l’espace Keruzen que le public avait pu découvrir ou redécouvrir un genre littéraire à part entière, au travers de lectures, d’exercices d’écriture, de documentaires… Déjà, le festival se voulait accessible au grand public, avec un principe de gratuité affirmé, tout en mettant à l’honneur des personnalités de renom.

Le festival s’est ensuite déplacé en un lieu unique, le verger de l’abbaye, où il a pu se développer, se renouveler. Malgré l’appui technique et financier de la commune, qui n’ont jamais fait défaut, l’équilibre financier de l’événement a été mis à mal par la difficulté à obtenir des financements publics. Après avoir dû se résoudre à instaurer des entrées payantes pour assurer l’équilibre de la dernière édition, la direction du festival n’a donc eu d’autre choix que de mettre fin à l’aventure.

C’est avec regret qu’Alain Layec, le maire, et l’équipe municipale, voient ainsi disparaître un rendez-vous culturel qui aura marqué la vie locale, mobilisé l’énergie de la commune et de ses services et fédéré autour de lui de nombreux bénévoles durant les 7 dernières années. « Je voulais remercier chacune et chacun de vous pour votre engagement depuis le début, pour votre enthousiasme, votre disponibilité. » nous a écrit Karine Hoarau-Glavany dans le message accompagnant le communiqué ci-dessous. 

Communiqué de presse

« C’est avec une grande émotion que le Conseil d’Administration de l’Association du Festival du Journal Intime et sa directrice annoncent la fin de son aventure après 7 éditions à Saint-Gildas de Rhuys (Morbihan) et la première à Paris. 

Depuis sa création en 2017, le festival a accueilli des milliers de spectateurs, plus de 50 artistes, des professionnels de divers horizons et a contribué à faire rayonner la commune et le département sur la scène culturelle nationale. 

Cet événement était unique en France et ailleurs, par sa thématique du journal intime. 

Malgré une fréquentation fidèle et un soutien constant du public, la réduction progressive des subventions publiques et la baisse des financements culturels ont rendu impossible la pérennisation de l’événement dans des conditions dignes pour les artistes et les équipes.

Le festival reposait sur un modèle économique fragile, équilibré entre financements publics, partenariats privés et la dernière année sur la billetterie.

Or, la diminution significative des aides publiques er privées couplée à la hausse des coûts de production, des cachets artistiques et des frais logistiques a profondément déséquilibré ce modèle.

Nous avons tout tenté pour maintenir le festival à flot : réduction des coûts, mutualisation des moyens, appels à de nouveaux partenaires. Mais sans un socle de financement public stable, la poursuite de l’événement n’est plus viable. 

Le cas du Festival du Journal Intime n’est malheureusement pas isolé.

De nombreuses structures culturelles, festivals, compagnies et lieux indépendants subissent aujourd’hui les conséquences d’un désengagement progressif de l’État, des collectivités territoriales et des entreprises.

Ces choix budgétaires mettent en péril la diversité artistique, l’accès à la culture pour tous et la vitalité des territoires.

L’équipe du festival tient à remercier chaleureusement les partenaires qui nous ont fait confiance. Les partenaires publics (Région Bretagne, Conseil Départemental, Golfe du Morbihan-Vannes Agglomération), les fondations œuvrant pour la lecture et l’écriture et les entreprises privées. 

Un grand merci à la commune de Saint-Gildas, co-partenaire logistique qui aura tout mis en œuvre pour faire exister ce festival.

Il n’était pas envisageable de faire vivre un tel événement sans les artistes, les bénévoles, les techniciens, toute l’équipe du festival, les animatrices et animateurs d’ateliers, et le public qui ont permis à cet événement d’exister pendant toutes ces années et qui ont fait de ce festival une aventure humaine et artistique inoubliable.

Le festival du Journal Intime est la preuve de ce que la culture peut créer : du lien, de la joie, du sens et de l’émotion partagée. »

|30.10.2025|